Bâtiment vieillissant, logement indigne ou très dégradé… La réhabilitation permet d'améliorer et d’adapter les logements existants. Lorsque les habitants décident de porter eux-mêmes ce type de projets, on parle d’auto-réhabilitation. Pour être assisté dans ces travaux, ils peuvent aussi opter pour l'auto-réhabilitation accompagnée (ARA).
L’auto-réhabilitation qu’est-ce que c’est ?
La réhabilitation est un projet de restructuration du bâtiment afin d'en améliorer l’accessibilité, la fonctionnalité, l'efficacité… Un logement réhabilité est un bien conforme aux normes actuelles et aux attentes spécifiques des occupants. Les opérations menées peuvent ainsi toucher à la sécurité des installations électriques domestiques, aux performances énergétiques, au confort thermique ou encore à l’adaptation aux personnes en perte d’autonomie. Cela passe souvent par des travaux lourds pouvant faire table rase des agencements précédents tout en conservant l'enveloppe initiale du bâti.
L’auto-réhabilitation, c’est porter soi-même ce vaste projet de transformation pour améliorer et adapter son habitat à ses besoins. Or, s’agissant d’opérations complexes, une simple expérience de bricoleur du dimanche n’est pas toujours suffisante. Et pourtant l’auto-réhabilitation continue à séduire les maîtres d'ouvrages pour au moins deux raisons. La première est le sentiment de se réapproprier son habitat en s'impliquant personnellement dans le chantier. La seconde est le gain économique. La main-d'œuvre, c’est vous, ou tout du moins en partie, et cela contribue à réduire considérablement le coût du projet.
En somme, l’auto-réhabilitation, coche les mêmes critères que l’auto-construction, à cette différence près qu’elle s’applique au bâti existant. Pour être assistés, depuis le choix des travaux jusqu’à la fin du chantier, les particuliers peuvent se tourner vers l’auto-réhabilitation accompagnée ARA et bénéficier d’une aide dans le cadre d’un programme piloté par l’Anah.
Les étapes d’un projet en auto-réhabilitation accompagnée
Le parcours type d’un ménage engagé dans un projet d’auto-réhabilitation accompagnée du logement se déroule en 5 étapes.
1 - La visite préalable
Comme pour n’importe quel projet de construction-rénovation, l’ARA commence par une visite préalable afin de poser le bon diagnostic.
2 - La demande de devis
Certaines opérations sont obligatoirement réalisées par des entreprises qualifiées. Cette étape consiste à demander plusieurs devis auprès des professionnels exerçant dans les domaines concernés.
3 - Visite de formalisation du projet
Cette visite permet de rentrer dans le vif du sujet : les techniques, les coûts, les délais… Il s’agit de construire un vrai projet cohérent et solide d’auto-réhabilitation.
4 - Les demandes de subvention
Il existe des dispositifs spécifiques de financement de l’auto-réhabilitation accompagnée : aide de l’Anah, programmes des collectivités locales… Faites le tour des possibilités dans votre commune ou dans votre région, et, le cas échéant, montez les dossiers de demande d’aide avant de commencer les travaux.
5 - La coordination du chantier d’auto-réhabilitation
Le chantier d'auto-réhabilitation regroupe des profils très variés : priorité au travail occupant, bénévole, artisans volontaires à la retraite, entreprises qualifiées…. Tous doivent pouvoir coordonner leurs actions, avec l’aide d’un animateur jouant le rôle de chef d'orchestre de l’ARA.
Une pratique à encourager pour améliorer l'habitat en France
Dans une optique d'amélioration rapide et radicale des bâtiments du parc résidentiel, le gouvernement a déployé plusieurs dispositifs d’aides et d'incitations aux travaux au cours de la dernière décennie.
L’analyse du recours aux aides et du rythme des rénovations tend à montrer que les efforts doivent se concentrer sur les ménages modestes. Les passoires thermiques et les logements indécents sont plus souvent habités par des ménages aux faibles revenus, qu’ils soient locataires ou propriétaires occupants.
Mais, les travaux ont un coût et, même « aidés », les bénéficiaires doivent s’acquitter d’un reste à charge relativement conséquent. L’auto-réhabilitation devient alors une option privilégiée, mais cela suppose un minimum d'expérience et de connaissances techniques.
L’aide à l’auto-réhabilitation accompagnée
Pour répondre aux besoins des ménages qui n’ont pas les moyens de financer ces opérations, mais qui souhaitent piloter un projet de réhabilitation conforme et efficace, il existe des aides à l’auto-réhabilitation accompagnée.
Un dispositif expérimental d’ARA a été mis en place en 2015 sous la direction de l’Anah. Le dispositif entend « optimiser le coût global des travaux pour le propriétaire occupant » avec une volonté affirmée d’insertion sociale des ménages en difficulté (situation de précarité énergétique, accès à l’emploi…). L’aide vise naturellement les travaux réalisés sur les logements occupés au titre de résidence principale.
Les barèmes de ressources sont les mêmes que ceux utilisés pour les autres programmes d’aide à l’intention de ménages modestes. Les critères relatifs au logement sont ceux qui s'appliquent dans le cadre du programme Habiter Mieux.
Quelles sont les dépenses éligibles aux aides à l’ARA ?
Les dépenses considérées comme faisant partie de l'assiette des travaux d’auto-réalisation sont : l’achat des matériaux, la location du matériel de chantier, la souscription d’assurances et de garanties spécifiques, ainsi que les frais d'accompagnement et d’encadrement technique des travaux. Le taux s’applique à ces dépenses hors taxes et dans la limite des plafonds applicables dans le cadre de l’aide aux propriétaires occupants.
Concrètement, le dispositif couvre une partie de ces dépenses éligibles. Il y aura bien un reste à charge pour le propriétaire occupant, mais le coût global de l'opération reste considérablement inférieur à celui d’un projet non aidé en réhabilitation.