Comment réduire l’empreinte carbone de l’habitat avec des techniques de construction low-tech ?

Une maison avec beaucoup de fenêtres et beaucoup d'arbres

La low-tech est une approche qui favorise les technologies à faible empreinte carbone. Pas moins innovante que la high-tech, la « basse technologie » développe des solutions pour répondre à nos besoins fondamentaux. En construction, la low-tech s'impose avec des techniques simples mettant par exemple en œuvre des matériaux locaux, durables et recyclables.

Les principes de la low-tech appliqués aux techniques de construction

La low-tech désigne un ensemble de techniques, d'objets et même un art de vivre, s'inscrivant dans une philosophie de la frugalité. Pour savoir si une solution est low-tech, il faut pouvoir répondre par l'affirmative à trois questions : répond-elle à un besoin essentiel ?  Est-elle accessible, à la portée de tout un chacun ? Son impact carbone est-il maîtrisé ?

Une technique de construction qui répond à un besoin essentiel

Contrairement à la high-tech, qui peut être de l'innovation pure, la low-tech est toujours développée dans le cadre d’un besoin essentiel clairement identifié. Dans le bâtiment, une technique low-tech pourrait par exemple permettre d'accélérer le rythme des rénovations performantes des passoires thermiques sur une zone marquée par la précarité énergétique.

Des gestes et des étapes faciles à reproduire 

Pour être accessible à tous, une technique low-tech reste simple et compréhensible. Toute personne intéressée doit pouvoir se l’approprier. Pas de secret bien gardé, pas d'élément mystère. Un autoconstructeur doit pouvoir suivre chaque étape d’un processus de construction low-tech. Cela suppose aussi une certaine réflexion sur l'accès aux ressources nécessaires, qui jouent aussi un rôle important dans le respect du troisième principe : la durabilité.

Un processus où l’empreinte carbone est maîtrisée

Une technique de construction qui mobilise des outils et des ressources issus de productions locales peut se revendiquer être low-tech. Les conditions de transformation des produits utilisés peuvent aussi être évaluées. Si vous avez deux éléments de construction similaires, le premier produit sur un site alimenté au charbon, le second sur un site équipé de panneaux solaires ou chauffé par géothermie, ce dernier bénéficiera d’un bilan carbone nettement diminué.

La low-tech, un levier incontournable pour l'habitat sain et éco-responsable

Le parc de logement français est gourmand en énergie, et pour cause, en 2024 seuls 6 % des biens sont classés A et B. Résultat : l'habitat représente 30 % de l'énergie finale consommée et est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les données communiquées par l'Ademe.

Alors qu’on attend une montée en performance rapide pour atteindre 80 % à 90 % de logement classé A et B en 2050, avec en arrière-plan l'objectif de neutralité carbone, tous les regards sont braqués sur les techniques de construction low-tech. Les acteurs de la construction et de la rénovation comptent sur ces processus dernière génération pour livrer des bâtiments économes en énergie et agréables à vivre.

Le bâtiment est aussi un secteur à la croisée des questions sanitaires et environnementales. Les matériaux biosourcés et peu transformés, affichant un faible niveau d'émission en composés organiques volatils, sont à la fois respectueux des écosystèmes et moins nocifs pour les individus. Les techniques de construction qui anticipent les questions de pollution chimique et électromagnétique dans la maison sont aussi à la pointe de ce qui deviendra la norme dans l'habitat de demain.

Exemples de solutions low-tech en construction

Quels sont les équipements de la maison low-tech ? À quels éléments s'intéresse l'architecture low-tech ? Quelques exemples pour mieux comprendre.

L’architecture low-tech du bâtiment

L'approche low-tech habite les maîtres d'œuvre dès la conception du projet. Certaines formes, associées à certains matériaux se révèlent bien plus efficaces pour conserver la chaleur à l'intérieur en hiver ou se protéger du solaire en été. Cette réflexion, menée en amont, permet d'assurer que la future maison réponde bien aux 3 principes de la low-tech.

Le choix d'éléments de construction low-tech

Les composantes d'une architecture low-tech sont à la fois simples et performantes.

La structure en nid d'abeilles se révèle très efficace dans de nombreux domaines qui intéressent la construction : l'acoustique, l'isolation thermique, la résistance… On la retrouve par exemple à l'intérieur des briques pour la mise en œuvre des murs.

La paille et la fibre de bois sont des exemples de ressources pouvant être disponibles en grande quantité à proximité d’un site de construction ou de rénovation. L'empreinte carbone de ces ressources renouvelables sera notamment allégée par la suppression du facteur transport.

Les équipements de la maison low-tech

Les toilettes sèches répondent à un besoin essentiel et suppriment la consommation en eau indispensable avec les systèmes d'évacuation classique.

Récupérer l’eau de pluie est une démarche typiquement low-tech. Les récupérateurs répondent à un besoin pour l'entretien de la maison et du jardin et permettent d'économiser les ressources en eau potable.

Tout ce qui va dans le sens de la résilience du bâtiment et de la sobriété des usages en mobilisant des ressources à faible empreinte carbone peut être considéré comme une technique de construction low-tech.

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